Les infarctus de coeur de Catherine Andrieu

Le fameux titre du journal intime de Baudelaire, Mon cœur mis à nu, correspond parfaitement aux espoirs et dérives de Catherine Andrieu poète exceptionnelle mais blessée profondément  par ses amours premières ou plus anciennes.
Les éditions Rafaël de Surtis de Paul Sanda ont compris l'envergure  d'une telle œuvre. Et ce nouveau corpus renoue  avec les infarctus sentimentaux pour celle qui ne voit  l'intérêt de sa vie que dans la vérité de l'amour. Elle en a payé et paie encore le prix fort.
La force émotionnelle des affects, certaines tortures mentales de manipulateurs, l'érotisme qui parfois pour d'autres hommes culbute dans la viande ou la vanité jaillissent de la tempête intérieure d'une poétesse qui reste la dernière des surréalistes mais la jeunesse de l'exigence d'un lyrisme particulier original.
Catherine Andrieu s'appuie sur l'idée du chemin, de la trace, de la possibilité du voyage. Elle exploite non le plein mais l'interstice pour  montrer ce qui s’y passe là  où se dessine poétiquement la représentation physique du parcours invisible de l’être et de son affect.
Ces différents temps de l'œuvre, en cette série de  rhizomes, deviennent le sceau  de la multiplicité des histoires d'âme et de corps. Elles construisent l'expérience d'une telle femme d'exception livrée sur son quai des brumes et goélands de l'Océan.

Jean-Paul Gavard-Perret

Catherine Andrieu, Des nouvelles de Léda ?, Rafaël de Surtis, avril 2004, 222 p.-, 22€

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