Louis Pons, Nina et quelques autres

Nina Violetti est le surnom inventé de toute pièce, je pense, et pour sa sonorité peut-être, mais en tout cas donné par l’admirable autant qu’extraordinaire dessinateur Louis Pons à sa non moins peu banale compagne Suzanne Valabrègue, grand-mère de l’auteur.
L’on ne sait pas tout d’abord vraiment pourquoi, prenant d’entrée son lecteur par la main, l’écrivain nous balade d’abord dans les arcanes de son histoire familiale et personnelle, d’un pensionnat religieux à l’autre, tous plus ou moins sévères et même dangereux ; ce qu’on a hélas déjà lu bien des fois sous d’autres plumes ou bien ingurgité sur grand écran au cinéma. Pourquoi met-il aussi en scène divers personnages et nous sert-il certains souvenirs, les uns et les autres en tous points semblables à ceux du commun des mortels ?
Sans nul doute, lecture faite, pour que du livre, roman qui n’en est pas un – mais cela peu importe ! –, plutôt du genre récit autobiographique fidèle, débouchent et émergent enfin tout à coup, d’autant plus et d’autant mieux, les sublimes portraits en figures de proue jumelles de Louis et de Suzanne en lesquels l’écrivain est alors immédiatement là au meilleur de lui-même ; ce pourquoi – sans creux ni bosses, si je puis écrire – il emporte véritablement avec force, et cela sans jamais discontinuer d’une page à l’autre !

Louis Pons, Suzanne Valabrègue et Lucien Henry devant la galerie Le Clou à Forcalquier (photo Ville de Forcalquier)

Mais n’empêche – ma parole ! –, si j’avais été un des lecteurs de chez P.O.L, j’aurais quand même insisté pour faire pencher la balance afin que Frédéric Valabrègue s’en tienne au trio Suzanne-Louis-Lulu-le-bateleur et bouffon du roi – point barre ! –, tant il excelle à nous les restituer tous les trois si fidèlement vivants ; tels qu’en eux-mêmes, en fait, ils ont vécus !
Eux, par bonheur, et toujours nus, pour paraphraser ici un titre de Goffette.
Dans sa recension parue dans le journal La Marseillaise du samedi 20 avril 2024, Alain Paire qui connaît son monde, en parle davantage et, de loin, beaucoup mieux que moi.

André Lombard

Frédéric Valabrègue, Nina Violetti, P.O.L, mars 2024,230 p.-, 24€

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